Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 19:38

Il faisait un froid de canard, j’essayais tant bien que mal de réchauffer mon nez dans mon écharpe en alpaga. J’ai vu un monsieur, long et mince, avec des lunettes, tenir un ravissant bouquet de fleurs jaunes. Je l’ai suivi des yeux avec une sorte de gourmandise irrépressible, il m’a souri avec amusement.

 

Je me demande comment est la femme à qui il l’a apporté. Il était 8heures du matin, il a dû faire tourner la clé dans la serrure, préparer rapidement un café et deux tartines, et la réveiller en chantonnant joyeusement. A mon avis, elle est un peu pâlotte, maigrichonne, souriante, terriblement attendrissante. Elle a sûrement étiré ses longs bras au dessus de sa tête en baillant félinement, et dit « ooooh, c’est trop mignon ». Il l’a embrassée, et peut-être même qu’il lui a parlé de moi. Il aurait dit… « J’ai croisé une jeune fille qui avait l’air d’en avoir terriblement envie, de ce bouquet, elle m’a regardé comme si elle espérait de toutes ses forces que c’était à elle que j’allais l’offrir. »

Elle aurait passé ses deux mains tièdes dans sa nuque et murmuré « j’en ai de la chance... » avant de l’embrasser, puis d’allumer une cigarette en buvant son café.

Il lui aurait dit : "J'espère que tu as bien dormi, parce qu'aujourd'hui je nous ai prévu une journée magnifique. Nous irons faire des photos dans le grand atelier que je t'ai montré en face du jardin des Tuileries (parce qu'elle est mannequin, et lui photographe) dès que tu seras habillée. Ensuite, on ira déjeuner dans un restaurant du quartier, avec mes amis norvégiens, tu t'en souviens ? Ils nous ont invités à assister à une conférence sur un machin chiant à mourir dont j'ai oublié le nom, mais on s'éclipsera à un moment propice pour aller se balader sur les quais. Et ce soir, ils passent Madame de..., on ira le voir pour la centième fois depuis que l'on se connait. Tu es d'accord ma petite myrtille ?"

"Avec grand plaisir, mon calisson chéri", aurait-elle répondu.

En réalité, ils seront pris d'un fou rire incontrôlable en descendant les marches du métro après s'être échappés de la conférence, elle aura une crise de cataplexie, parce qu'elle est narcoleptique, elle dégringolera les escaliers, s'ouvrira le crâne, et tombera dans le coma, défigurée pour toujours.

Je le croiserai peut-être encore, un matin, avec un bouquet de fleurs jaunes, pour lui apporter à l'hôpital. Il aura probablement une jeune fille à son bras, sa nouvelle petite amie, qu'il aura emmenée la veille voir Chère Inconnue, et qui se plaindra d'un ton condescendant qu'il continue à aller voir cette vieille bique qui va crever à l'hôpital au lieu de rester bien au chaud au lit avec elle. Il se fâchera, la traitera d'enfant gâtée, capricieuse et sans coeur, puis au moment de se séparer au changement de la station Châtelet, il lui donnera une des fleurs du bouquet et l'embrassera sur le front, avec un fier sentiment d'indulgence envers cette pauvre enfant qui a tout de même de jolis petits seins.

 

      DSC_0125.JPG

Je vous présente Puccini, la souris qui a fait hurler maman comme jamais jamais elle n'avait hurlé auparavant.

 

:)

Partager cet article
Repost0
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 17:11

"Ta gueule."

 

Considérations.

 

- Grand-mère va mourir. On l'a retrouvée plusieurs fois par terre au milieu de son salon qui disait qu'il y avait des chats partout et demandais à ma tante d'enlever ses moustaches parce que c'était ridicule. Ma tante n'en avait évidemment pas, et ma grand-mère est aveugle.

- Papa s'en va, encore, pour toujours. Porte de Bagnolet, histoire de faire chic, dans un 2 mètres carré sur le boulevard de la mort, ou un nom aussi glauque.

- Maman sera encore plus "dépressive", comme ils disent.

- J'ai fait une erreur énorme en effaçant I. de ma vie et je n'arrive plus à l'y réinscire.

- J'ai pris près d'une dizaine de kilos depuis la rentrée.

- J'ai recommencé à vomir à longueur de journées, alors que ça faisait quelque chose comme trois mois que j'avais arrêté.

- Je me suis mise à pleurer en cours de français quand madame P. m'a accusée de me moquer de A.

- E. m'a dit que Lucy G., une folle moche mais rigolotte était sans doute amoureuse de moi.

- Je fais des cauchemars toutes les nuits et dors trois à cinq heures maxi, et ça devient insupportable, parce que j'ai besoin de dix heures de sommeil.

 

- J'ai dit non pour la première fois de ma vie à un garçon qui m'a embrassée.

- Je retourne là où j'ai été heureuse pour la première fois depuis si longtemps, pendant les vacances de Pâques. Mais j'ai la trouille que ça ne marche plus.

- Monsieur C. m'a dit bonjour en m'ébourrifant affectueusement les cheveux en me croisant dans le couloir du lycée devant les filles de ma classe, ébahies, et c'était vraiment cool quand elles m'ont demandé comment je le connaissais.

- J., A., T., E., E., V., M., A., B., et M. m'ont promis de m'envoyer une carte de Rome. Et je crois que j'aime bien A., et que je m'en fiche complètement qu'il soit pas très beau.

 

 

Il faut avouer que la balance penche plus d'un côté que de l'autre. Je revis la déchirure de mes quatre ans, sauf que cette fois je suis consciente et désabusée. J'ai mal, parce que je ne peux pas m'empêcher d'en vouloir à mon père. Quand il a épousé maman il s'est quand même engagé à prendre soin d'elle quoiqu'il arrive; et maintenant qu'elle est malade et déprimée, il l'abandonne. J'aimerais trouver quelqu'un qui puisse prendre soin de moi jusqu'à la fin de ma vie.

 

Je penserai à recommencer à écrire "bien", mais j'avoue que ces temps-ci, je préfère me pourrir la vie. Je vais avoir 15 ans. Je suis vraiment rikiki, en fait.

 

 

Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 16:28

J'ai envie de tirer un rideau, comme dans les cabines d'essayage, et de m'isoler dans un carré noir et blanc quelques temps. C'est si doux, les caresses d'un homme, au creux de l'amertume salée de mes larmes et de mon innocence. Puisque tout s'évapore, je voudrais bien me décomposer aussi, histoire de dire que j'ai aimé.
J'oublie toujours qu'on ne peut pas trop compter sur les autres. J'en ai tellement marre d'être déçue. Je ne suis pourtant pas si exigeante. On me dit sans cesse que je suis trop gentille, trop naïve. Je dois être ennuyeuse.

Les images dans mes souvenirs qui s'assombrissent, les couloirs, les portes entrouvertes et les escaliers remplis d'adolescents ivre-morts. Comme si c'était un jeu, un accordéon meringué, une fleur en coton, en papier, un papillon.
"Non, même, c'est une profonde déception de ne pas percevoir clairement les contours de ton visage"; mourir.

C'est à cause de ce genre de chose qu'on finit par vomir dans les boîtes à bijoux en plastique rose et blanc où on promettait de faire pousser les fleurs, ou bien dans les aquariums désertés auxquels on refusait le chocolat. Une, deux, ou trois fois par jour. A s'en remplir le visage et les mains de sang, à faire dégouliner les murs de liquides gastriques. 
Je mange du riz, d'une blancheur crue et agressive, du riz et du chocolat, collant et visqueux, comme pour défier le monde et ses absurdités. C'est tellement pathétique.

Je veux que cela CESSE. Et les sourires victorieux, les manipulations vicieuses et perverses. Pas trop fort. Chut. Chut...

david-bailey-1967-4_667772c.jpg
Partager cet article
Repost0
17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 15:37
Il neige. Il neige et c'est impossible de décrire l'allègement de mon corps, l'apaisement de mon coeur devant cette merveille, cette enveloppe moelleuse de blanc qui a recouvert Paris. Un blanc parfait, lumineux, immaculé, les arbres comme saupoudrés de sucre, les voitures ensevelies, c'est merveilleux, magnifique, magnifique.
C'est tellement banal d'aimer la neige, mais je me sens vraiment comme une gosse devant ce spectacle. Alors franchement, je m'en fous d'avoir l'air conne à sourire toute seule sous mon bonnet rouge.
Ce matin mon réveil a sonné, je l'ai éteinds, j'ai grogné, et par la fenêtre ouverte -ouverte- j'ai entendu quelqu'un qui criait "OH IL NEIGE !".
Alors j'ai sauté hors de mon lit et j'ai ouvert les volets, et puis je me suis mis en maillot de bains, parce que je pouvais pas me permettre une autre absence, & c'était rigolo.

J'ai rien à dire. Seulement que j'ai hâte d'être en vacances parce que je suis énorme et que j'espère qu'un peu de repos, de journées avec un thé, un film, un livre et un oreiller, et d'autres avec des patins à glace pourront me sauver. Seulement que j'ai envie de dormir mais que je dois retourner en cours d'ici un quart d'heure. Seulement que I. ne veut pas me dire où il était et que ça me fait enrager.

Des écorces d'oranges au fond des chaussettes, un sourire timide et du scotch autour de la main. Un peu de sucre-glace dans les cheveux, des alumettes ridicules sous la neige, et un baiser, tendre, langoureux, imaginaire. J'ai tout perdu. Mais je compte bien reconquérir ... la vie ?


J'adore la neige, parce qu'on dirait que le monde entier est une photo, en noir, et en blanc surtout.
Partager cet article
Repost0
9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 18:50

J'ai passé une bonne heure à regarder en boucle les quelques photos que j'ai trouvées de A., une fille que je n'ai jamais vue mais qui, aux dires de plusieurs personnes qui ne se sont pas concertées, me ressemble terriblement. Je l'ai regardée de haut en bas, de gauche à droite, de tous les côtés que j'ai pu trouver sur ces photos, et elle est carrément magnifique. Sauf qu'elle, elle n'a pas un double menton horrible, ses bras sont comme des alumettes et elle est beaucoup plus belle que moi. Ca m'a complètement démoralisée. Même coupe, mêmes couleurs, on a le visage rond et les mêmes lèvres incohérentes -sauf qu'elles lui vont bien, à elle. Et tout le monde a l'air de l'adorer. Elle a l'air de déborder de confiance en elle; d'être heureuse, épanouie.
Mais je me dis que... qu'avec quelques kilos en moins (ENCORE), je pourrais lui ressembler plus, et être presqu'aussi jolie.
Photos, encore; j'en ai vue une de moi, quelques secondes, et elle était tellement, tellement, tellement, tellement affreuse que je me demande si je devrais encore sortir de la maison. Je me mets au régime, sérieusement, et cette fois j'en fais part au monde entier, histoire d'être toujours retenue, devant chaque envie de manger, par l'humiliation que ce serait de montrer mon échec, ma faiblesse.

Jeudi: un thé vert le matin, une pomme à midi, une autre à 17h30, et une soupe le soir.  - une heure de marche, et 100 abdos. 
Vendredi, un café, picorage à la cantine, comme je sais si bien le faire, une omelette blanche et un thé noir aux fruits rouges le soir. - 40 minutes de marche.
Samedi, 80g de compote de pommes et un thé, rien à midi, et deux verres maximum le soir (même après avoir fumer, même si j'ai faim, ne pas manger.) - Au moins deux heures de marche, & 1h d'exercices à la maison.
Dimanche, un thé le matin, une pomme le soir, et manger le moins possible au pseudo déjeuner familial ("je suis au régime, pour Noël") - 1h de roller si j'ai le temps.

Lundi: Un café le matin, un yaourt à midi, une assette de haricots verts le soir. - 40 min de marche.
Mardi: Un thé vert, une pom'pote au déjeuner, une clémentine dans l'après-midi, ne pas rentrer à la maison avant 18h, et un peu de riz le soir. - 1 h de marche.
Mercredi: Un thé vert, picorage à la cantine, et une soupe le soir. - 1h30 de marche et 100 abdos.
Jeudi: Un café et une clémentine, rien à midi, un yaourt le soir. - 1 h de marche et 1/2 h de piscine.
Vendredi: Un café, picorage à la cantine, rien le soir ("on a fait un goûter d'au revoir en classe, j'ai plus faim") - 50 abdos & exercices fessiers.
Samedi: Un café délicieusement savouré : c'est les vacances. Un oeuf dur à midi, un autre à 16heures, et puis un samedi soir parfaitement savouré. - au moins deux heures de marche & une heure d'exercices à la maison.
Dimanche: thé vert le matin, pomme le soir, et essayer d'éviter le déjeuner familial. - 1 heure de tennis et 30 min d'exercices à la maison.

Après, c'est les vacances. Ca risque d'être plus délicat, mais si je mange à tous les repas du soir ou presque pendant presque deux semaines, peut-être que je pourrai en sauter quelques uns pendant les vacances.

Le 25, je voudrais être à mon poids P. Le 26, il y a ce putain de déjeuner de Noël, mais peu importe. Le 1 er je serai à P-2. Et le jour de la rentrée, je serai vraiment très jolie. Le lundi d'après, à P-4, je tomberai dans les pommes. J'irai voir C., parce qu'il faut absolument que je prenne des photos d'elle, parce que ça fait un an que je lui promets qu'on va se voir, et parce que... je crois que ça pourrait tout changer; la vie, je veux dire. Ca pourrait changer la vie.

Ensuite, je serai encore plus maigre que jamais, je flotterai dans le jean de ma première "anorexie", et les pincements ravis de mon père sur le tissus baillant de mon pantalon ne seront plus un souvenir lointain mais une réalité retrouvée.

Cette nuit, j'ai rêvé que maman et moi, on avait le même âge. Elle était belle et maigre, avec un jean taille haute un peu trop court et de petites tennis blanches. On était à l'aéroport. Je croisais mon reflet dans une vitre, au guichet, pendant que maman demandait les billets, et mon coeur se serrait devant cette insupportable évidence: maman est beaucoup plus maigre que moi.
Je n'avais jamais fait de rêve aussi direct. Papa est tombé amoureux d'une maman maigre; je l'ai vu sur les photos, elle était merveilleuse. Et je veux être plus maigre que celle qu'elle était. Logiquement, on pense "plaire à Papa".
Pourtant, je m'en fous de Papa, ce que je veux, celle que je veux, celle dont je veux un peu d'attention, c'est maman.

Alors ça n'a plus de sens, et j'ai envie de pouvoir renverser ma vie comme un plateau de petit déjeuner; envie d'entendre exploser les tasses de porcelaine par terre, de voir la confiture étalée sur le carrelage, et le chocolat chaud se répandre sur le sol.



"Je veux disparaître", chuchota-t-elle, doucement, lentement, sensuellement. Et elle disparut.

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 18:50

Comme sur un rythme mélancolique et las, la vie se meurt. Le temps s'enfuit. Je m'effiloche, je m'étiole peu à peu. Les vomissements m'épuisent; je suis au bord de l'évanouissement à chaque fois. Aujourd'hui, après la crise du midi, je me suis couchée et endormie aussitôt, une moitié en sueur et l'autre moitié glacée.
L. m'a abandonnée. Cette phrase tourne en boucle dans mon corps, étrangle mon estomac, mes os, mon cerveau. Pas parce que je l'aime, mais parce que l'abandon c'est quand même quelque chose de douloureux.  Je regarde les photos, ces recoins de la Sardeigne dans lesquels on est passés main dans la main; ces endroits où il m'a dit qu'il m'aimait, que j'étais belle, que ce grain de beauté près de mon oeil... que mes lèvres... que mes cheveux...; et puis maintenant, il m'a oubliée.
Tant pis, on passe, après tout ce n'est pas si grave. J'ai envie de simplicité, de calme, de repos. J'ai envie d'avoir de bonnes notes à nouveau, de rentrer chez moi après les cours, de ranger ma chambre, de ne fumer de joints que le samedi soir, et de ne plus coucher qu'avec mon petit copain. J'aimerais arrêter les crises, à tout jamais, arrêter de vomir. Manger sain et équilibré, même si c'est en petite quantité, pendant un temps, et même si après il faudra bien que j'arrête de manger, parce que je suis grosse.
Pour la photo de classe, il faut se déguiser en une célébrité. Je ne sais pas qui choisir.

Bon. J'avoue que j'écris des choses qui manquent grandement d'intérêt. Mais je ferai mieux un autre jour, j'espère.

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 17:55
Il fait terriblement beau, dehors ; le vent agite les feuilles ensoleillées. La lumière éblouit les immeubles, qui ont l’air de plisser les yeux. Et mes doigts dégoulinent, toujours plus profond au fond de ma gorge. 
Peu importe l’heure du jour et de la nuit, il faut vomir. Il faut remplir, vider, salir, laver, utiliser, puis ranger. 
Puisque je suis incapable d’arrêter de manger, il faudra tout vomir, jusqu’à la plus infime fourchette de haricots verts. Dans mes toilettes, et dans les toilettes des autres –de tous les porcs qui me forceront à manger chez eux-, et dans les toilettes des cafés, des restaurants, du lycée ; dans la douche, dans les lavabos, dans ma poubelle, dans le sceau, les sacs en plastique. Je vais infecter chaque endroit où je passe, chaque endroit où je vais, le marquer comme au fer rouge du vêtement de ma souffrance, de mon dégoût, de ma révolte –l’inonder de mon vomi. Y éparpiller mes entrailles. Avec ce sourire jouissif et victorieux que mon pouvoir m’arrache à la fenêtre, quand je tiens d’une main tremblante une cigarette, quand mon cœur bat si vite que mon corps n’arrive pas à suivre, et quand je détiens en secret le contrôle sur mon corps.
Même si tout ça passe inaperçu. Moi, je saurai. Je saurai que mon vomi a parcouru leurs tuyaux, qu’il a souillé leurs petits intérieurs bourgeois, et le mien. Je saurai que je suis passée par là.

Je me dégoûte, me révulse ; je ne veux plus jamais regrossir de ma vie. C’était la dernière fois, et elle a très vite été étouffée. Pas que je me sois étranglée avec mon vomi –jamais de la vie. J’avais juste oublié, un peu, que c’était si facile. Une petite heure de remplissage contre dix à quinze minutes pour effacer la catastrophe.
Il reste encore quelques kilos, séquelles de ces jours d’abandon, mais je les ferai rapidement disparaître ; puisque les princesses ne vomissent pas, je suis une sorcière. Et les sorcières ont des pouvoirs magiques.
Je crois à la reconversion des sorcières en princesses. Mais pour le moment, je crois que je n’ai pas la force. Je suis encore toute collante et salie, et trop marquée par les habitudes boulimiques pour m’en défaire d’un coup. 

Vomir, encore et encore, l'angoisse qui me noue les tripes, à nouveau, deux, trois fois par jour. Cette angoisse inépuisable mais épuisante, générée par tout mouvement, toute pensée, toute considération involontaire de ce vide environnant, cette angoisse nourre sans cesse par les mots, les promesses, les échéances, les envies. Cette angoisse que me colle à la peau et que seul le vide dément qui occupe mon estomac pendant un quart d'heure après la crise parvient à apaiser.
Je crois que toutes les décisions que je prends sont vouées à l'échec; ne plus jamais vomir, et les toilettes, les lavabos, les sacs en plastique débordent. Ne plus jamais manger, et les placards se vident à une vitesse impressionnante. J'ai dû être confectionnée à l'envers.
Je devrais décider de grossir à l'infini, de peser 70 kg d'ici le 1er Décembre, de devenir sumo <3 OUI, c'est ma vocation.


A part ça, J. est enceinte et elle a eu la grippe A. Ca fait des bébés schizofrènes, ces choses là. :)


Partager cet article
Repost0
18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 19:39

Moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, moi je connais une chanson qui énerve les gens, ...

 

 

 

Un estomac qui tiraille, un tee-shirt rigolo, un mouchoir, un tampon, un chat, une cigarette, un sourire, un autre sourire, trop de sourires, c'est louche; un estomac qui gargouille, un oeil arraché, une poupée ensanglantée.

 

"La grande brune avec une frange"; "Tu es sage."; "J'aime bien ta veste.", "T'as le nez tout rouge (c'est trop mignon)", "et elle se cache derrière ses cheveux", "t'as les yeux rouges", "t'es belle comme un coeur", "il faut trop que tu me LA présente", "bah pourquoi tu les mets ?", "j'ai envie de te raser la tête", "ça fait peur ta boucle d'oreille", "tu ressembles à... Sophie Marceau, Ocean Drive ou je ne sais quelle fille qui est toujours dans les clips, ou Mary Elizabeth Winstead". Je collecte les mots qui peuvent me donner quelques indices sur comment Ils me voient, les gens. Je me noie dans ma folie. Je vomis, et je vomis encore et encore, à l'infini, leur vie merdique, la mienne. Parfois aussi je ne vomis pas, et je souffre le martyr. Je ne fouillerai plus les messages de Papa. Je ne mangerai plus à m'en faire éclater l'estomac. Je ne ferai plus de bêtises. Non, c'était pour rire, parce que la vie serait terriblement ennuyeuse, sans tout ça. 

 

Et on pagaye, on pagaye. J'ai les yeux rouges et les pupilles troubles; c'était sympa. Je suis rentrée dans ma chambre, et puis ça sentait plus le vomi que quand je suis partie. Le sac s'est percé dans ma poubelle; et les autres sacs dans le plus grand sac dans lequel je les avais caché. J'ai les doigts gelés et du mal à me concentrer sur les touches, mes paupières sont lourdes. Pourtant j’étais mignonne, non, avec mon manteau de petite fille sage et mon béret de parisienne ? 

J'ai besoin d'un homme. Je suis trop ambitieuse, j'ai bien remarqué, que je les ennuie vite. Mais parfois je sais les attirer. Il suffirait que j'en déniche un beau, qui ait l'air de faire l'amour terriblement bien, que je m'assoie à côté de lui et que je lui dise que je le trouve très beau, je peux le prendre en photo ? Moi c'est J., mais tu peux m'appeler comme tu veux. La nuit je rêve que j'ai un ventre en forme de deux cacahuètes collées entre elles au niveau de mon nombril. Y'a du vomi partout dans ma chambre, des bateaux en papiers pendus au plafond et des vieux posters déchirés. Je veux mourir sous un RER, entre Châtelet et Champigny, je sais pas où exactement, ni quand.Et toi, tu t'appelles comment ?







Je veux perdre 10 kilos et m'acheter des bottes à talons. Et aussi... tellement d'autres choses.
Partager cet article
Repost0
29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 18:20
J'ai l'impression d'avoir fumé trois joints entre 6h et 6h30 ce matin. Mais non; je me shoote aux kleenex et au thermomètre cassé qui me JURE SUR LA TÊTE DE SA MÈRE que j'ai 35 de fièvre. J'ai le nez hyper embouteillé et les yeux brillants. Je crois que je suis malade. La grippe A-haha ? :) Ca me ferait tellement rire. 


J'ai une robe rose pâle et des converses toutes neuves que Papa m'a achetées; des chaussettes grises retroussées par dessus et j'ai gardé l'étiquette, qui se balance au rythme de mes pas. Je ne veux plus sortir de chez moi <3 J'aurais voulu voir L., mais comme toutes les autres fois, il a annulé. Cette fois il s'est confondu en excuses, mais qu'est ce que ça peut me foutre, qu'il soit désolé et qu'il m'aime; Enjoy. Ce sont des mots tellement faciles à dire. J'aurais voulu lui passer ma grippe. Et l'imaginer cloué au lit chez lui, comme moi demain, si ça va encore pire, comme je l'espère si fort... =) 
Je pensais qu'on aurait fait l'amour aujourd'hui. Mais non. 


J'ai découpé des gants, des culottes, des collants, des tee-shirt, des sacs, et je les ai recousus, c'était cool. J'ai pas finis, ce n'est pas encore assez joli, mais c'est fatiguant, quand même. J'y ai passé 2 heures entières. 


Je suis tellement exténuée que je crois que je n'arrive pas à savoir comment je vais. J'ai déjà envie de TUER mon père qui n'est rentré que ce matin de son putain de week end à Venise. 
Je me sens glacée de l'intérieur. Froide, comme si tout un tas de courants d'air parcouraient mes entrailles. Je devrais aller à l'atelier photo demain, mais ça me fait peur, elles me fontpeur avec leurs airs de coincées. Il ne me reste que 3 clopes jusqu'à demain. Et la prof est tellement belle, c'est incroyable; rousse, &... émouvante, à regarder. Mais seulement quand elle enlève ses lunettes d'artiste excentrique.

J'irais bien me coucher, maintenant, mais ma chambre est dans un tel bordel... Et ma vie aussi, là. Je devrais faire mes devoirs, devenir Dieu, ou juste le narrateur omniscient de ma vie, de LA vie, histoire de voir les gens, ce qu'ils pensent, comment ils vont. Remarque, je m'en fous.
Monsieur mon pêre. m'énerve. M'énerve. M'énerve. Avec sa putain d'imprimante. Il est obligé de taper dessus comme ça ? Et d'accuser Maman du non fonctionnement de cette connerie d'appareil ? BORDEL. Et qu'est ce que ça peut lui foutre, que je sois sur l'ordi ? J'ai mal au cou, à la tête, je peux plus respirer tellement mon nez est encombré, mais il s'en fout, ce qui est important, c'est que je suis encore sur l'ordi, depuis un quart d'heure.


J'aurais voulu faire l'amour avec L. Mais non.  


Ma grand-mère va se faire opérer. J'ai envie qu'on m'enferme, qu'on me protège. Sauvez-moi de cette immonde planète.

 
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 16:53
Depuis quelques jours j'ai cette drôle d'envie qui me prend; prendre le RER, encore et encore, peu importe pour où. Je crois que j'aime bien ça, rester assise au milieu d'un bruit terrible, de gens bizarres, et bouger sous la terre, ramper, comme un ver de terre, comme Kirikou, et sortir dans un endroit tellement différent de celui duquel je suis partie. Surprise. Essayer toutes les stations, pour voir, toutes les sorties, pour s'amuser.

Je suis tellement triste, parfois. Tellement ennuyée, par ces habitudes vaines à mourir. J'en ai marre aussi, des crises à répétitions, des vomissements sans fin. J'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. Pourtant, non, je refuse de me résigner à cette horreur. Je me réveille tous les matins avec des douleurs bizarres aux muscles, on dirait des courbatures mais je fous rien, y'a pas de raisons. Je suis sûre que c'est lié aux vomissements; Et puis quel bordel. Je me dis que je manque de protéïnes, je pense que j'ai mangé un steak haché hier, puis je me souviens que je l'ai vomi. 

Tout ce bonheur qui m'explosait aux oreilles il y a un mois et demi a disparu; il s'est évanouit. C'est effrayant, quand même.


Furieuse envie d'écrire. De noircir des pages et des pages de mots, même s'ils sont vides, puisque de toutes façons tout est vide, maintenant. C'est un joli tourbillon de vanité dans lequel nous avons été entraînés. Ce n'est pas grave. Je vais continuer à être jolie, à ma façon, continuer à ignorer les mecs qui me tapotent le genou pour me faire remarquer qu'ils sont en train de me parler, je vais continuer à essayer de maigrir avec mon pathétisme de petite boulimique, continuer à écouter en boucle la BO de Pulp Fiction, et surtout la partie sur le Royal Cheese et LE Big Mac. Et quand je serai épuisée, quand j'en aurai vraiment marre, j'arrêterai tout, d'une façon où d'une autre. Ou alors je changerai, tout simplement.
Je me ferai un petit trou au dessus du nombril et j'engagerai une armée de petits nains qui y mettront des pailles multicolores pour boire tout ce que j'aurai avalé, que je n'aie plus jamais à m'enfoncer les doigts dans la gorge pour tout vomir.
Je me ferai implanter des écouteurs dans les oreilles pour faire cesser ce silence infernal qui me perce les tympans jour et nuit; et les liseuses de pensées du RER ne pourront plus rien entendre de ce qui me triture l'esprit. Malgré leurs talons rouges vernis et leurs sourcils trop épilés. 
I love you, honey bunny. 

Je crois que je vais arrêter avec L. Ca n'a plus aucun sens. Même si je sais que toute la volonté qui me remplit l'estomac avant de le voir s'évanouit après un baiser; parce qu'il est adorable quand il sourit. La prochaine fois, je le largue pour de vrai, parce qu'il n'a rien compris, parce que c'est MORT. J'aurais aimé qu'il soit encore fou amoureux de moi pour pouvoir lui faire regretter infiniment sa connerie, lui faire mal, un peu, comme il le fait. Mais c'est trop tard, petit amour est parti. 

Je n'arrive pas à m'accrocher assez fort à ce qui me reste; il ne me reste pas grand chose, à vrai dire. Je suis si laide, et si grosse, et si superficielle. Et eux, c'est pire, dans leur superficialité étouffante, ils ne voient pas comme ils sont tristes. Je ne veux pas être comme eux. Je voudrais tomber amoureuse d'un très beau garçon aux cheveux longs, et vivre une vraie passion dévorante, surnaturelle, et mourir d'amour; je vais devenir actrice, alors, ce sera plus simple. 
Il faut que je remplisse cette vie si plate. Je devrais devenir muette, ce serait plus excusable, d'être si silencieuse. Je devrais pleurer parfois, en public, pour me faire remarquer, et sortir de la classe en saignant du nez, de la bouche, des yeux et des oreilles plus souvent. Je veux une vie hardcore, sinon je n'en veux pas. QUEL ENNUI, mon Dieu.

Je voudrais construire des tours interminables d'où jeter des sacs entiers de graines de trèfles à quatre feuilles, pour qu'ils poussent en bas, tout autour de moi. Ils grandiront, et tous mes hommes arriveront, ridicules et nus, les cueillir pour me les offrir; mais je leur jetterai des flèches du haut de ma tour, avec mon arc, et mes plumes dans les cheveux; j'aurais la peau caramélisée, les lèvres pulpeuses, les clavicules un peu trop saillantes; je serai magnifique, et ils s'étendront à mes pieds, une flèche au milieu du front.


Il vaudrait peut-être mieux que je mette des jeans trop grand et des pulls noirs ou gris, que je ne me maquille pas, et que je me cache derrière mes livres d'Histoire-Géographie pour manger mes pommes vertes. Mais franchement, si c'est pour ça que je suis là, je préfère partir.
Partager cet article
Repost0

Cendrier

Aujourd'hui est un jour à s'étrangler avec des smarties,
et à y succomber.